lundi 29 décembre 2014

SPARTACUS


 



C'est en 1951 que paraît le roman de Howard Fast. Ce n'est ni le péplum hollywoodien de 1960 que Kubrick a plus ou moins renié, ni la série TV actuelle, indigeste et ridicule.
La construction du roman est intéressante dans la mesure où le héros n'apparaît jamais "en direct": il est le personnage principal des retours en arrière et lorsque l'œuvre commence, il est mort et l'on expose sur la via Appia les 6000 esclaves crucifiés suite à l'échec de leur révolte. Sur l'ensemble du roman plane l'ombre d'un destin nauséabond.
Nous suivons le voyage de jeunes patriciens, heureux de s'être débarrassés de l'horrible danger constitué par l'ex-gladiateur et retrouvant les plaisirs sensuels et sexuels d'une existence où les esclaves ont repris, après l'horrible répression, leur place "naturelle". Nous découvrons les opinions pleines de fiel de l'ambitieux Cicéron à l'aube de sa grande carrières et celles, plus nuancées et respectueuses, du vainqueur de Spartacus. Fast a, dans un premier temps, choisi le point de vue de l'ennemi de classe. 
Ce n'est que dans la deuxième partie que nous suivons l'histoire de Spartacus, depuis les mines de sel jusqu'à l'école de gladiateurs de l'ignoble Lentulus. Finalement, le combat des esclaves contre leurs maîtres et les légions romaines n'occupe que peu de place dans le roman, l'auteur ayant préféré évoquer longuement la mort sur la croix de son héros. La dernière partie, après la disparition de Spartacus, s'intéresse essentiellement à l'évocation de sa compagne. Cette construction inattendue n'est pas le moindre des charmes de cette œuvre aujourd'hui ensevelie sous le poids des symboles, des adaptations et des réécritures.


Howard Fast a publié, entre autres, en 1954, Silas Timberman, un passionnant roman relatant un épisode de la chasse aux sorcières menée contre les enseignants américains.

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