dimanche 26 mars 2017

CERTAINES FEMMES

Quatre femmes, en fait, protagonistes de trois histoires successives, vaguement entrelacées. Trois récits minimalistes et épurés qui sombrent dans l'insignifiance. Se pose alors l'éternelle question: comment décrire l'ennui sans être ennuyeux?
La réalisatrice Kelly Reichardt campe d'abord deux personnages féminins peu attachants tant leur comportement et leurs préoccupations paraissent irresponsables ou futiles: dans le segment initial, une avocate ne parvient pas à se débarrasser d'un client procédurier qui la prend en otage avec sa complicité. La mollesse du filmage cadre bien avec la léthargie de Laura mais le tout n'éveille que modérément l'intérêt du spectateur.
Gina, la deuxième femme, interprétée par Michelle Williams, tient absolument à acheter un lot de vieilles pierres qui serviront à la construction, projetée avec son mari qui la trompe avec l'avocate, de sa future demeure. La transaction avec un voisin âgé n'en finit plus et l'on partage l'indifférence de la fille adolescente qui se voit mal vivre désormais dans ce trou perdu.
La dernière histoire met en scène un couple de jeunes femmes: l'une est une fermière fort occupée qui, au départ par hasard, assiste à des cours du soir prodigués par une stagiaire qui habite à quatre heures de route de l'école. La première est fascinée par la seconde, mais l'attrait n'est pas réciproque. Une scène alors vient illuminer le film: l'élève offre à l'enseignante une promenade à cheval dans les rues désolées de la petite ville.
Le film s'attache à la simplicité de ces quatre vies mais exige du spectateur une attention soutenue au sort de ces quelques femmes si peu intéressantes.