Paru en 1953, Maigret se trompe est sans doute l'un des meilleurs romans de Georges Simenon, un de ceux qu'il écrivait en moins d'une semaine (du 24 au 31 août de la même année) et qu'il distinguait de ses "romans durs". On y voit en effet apparaître un personnage que l'on pourrait qualifier de "double maléfique" du commissaire. Mettant une nouvelle fois en scène l'empathie que l'enquêteur éprouve pour le suspect, le romancier va ici jusqu'à évoquer la troublante fascination ressentie par Maigret pour un individu froid, cynique, hautain, misogyne que, tout au long de l'enquête, il considère comme le meurtrier d'une ancienne prostituée, une représemoment les pensées, les conceptions, voire la philosophie de vie de cet être détestable qui attire les femmes. Que cet homme soit un illustre chirurgien, quasi-intouchable par ses compétences reconnues de tous, le rapproche du passé de Maigret, qui a dû abandonner ses études de médecine.
Certes, pour justifier le titre, le commissaire se trompe longtemps sur l'identité de l'assassin, mais Simenon paraît surtout nous dire que Maigret s'est trompé de vie, qu'il aurait pu ne pas être "le raccommodeur de destinées", le mari fidèle, le policier compétent qui nous est présenté au fil de ses 150 enquêtes. Plus encore, Simenon, à travers le portrait du docteur Gouin, à l'arrogance proche de celle du romancier apprécié de tous, nous livre une sorte d'auto-portrait sans complaisance.
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