Après Les Pardaillan et L'Epopée d'amour, je lis en ce moment le troisième volume de la célèbre série de Michel Zévaco qu'à ma grande honte je ne connaissais que de nom. Sur mon Kindle, c'est un régal que de sauter littéralement d'une page à l'autre de ces merveilleux et fringants volumes. Les deux premières aventures nous avaient plongés dans les préparatifs de la Saint-Barthélemy fomentée par une Catherine de Médicis effrayante, flanquée de son empoisonneur-magicien Ruggerri, qui est aussi le père de son enfant caché qu'elle fera tuer... Le troisième tome nous fait retrouver la reine mère vieillissante mais toujours aussi dangereuse et nous fait découvrir rien moins qu'une papesse secrète, chargée de redorer le blason terni de l'Eglise, en unissant l'institution apostolique, catholique et romaine à un un roi de France inféodé. Mais lequel des trois Henri? Henri de Guise, Henri de Navarre ou Henri de Valois? Quel plaisir de se perdre dans ces intrigues labyrinthiques, foisonnantes de personnages, de scènes d'action à couper le souffle, de tortueuses machinations, de dialogues ébouriffants! Les héros et héroïnes n'arrêtent pas de "frissonner" à chaque instant et nous aussi. Et plus c'est gros et mélo, et meilleur c'est. Comme chez Dumas, on trouve aussi ce sentiment si mélancolique du temps qui passe et de la décrépitude des choses et des gens.
Michel Zévaco était un anticlérical plein de santé et on sent bien sa haine des catholiques, d'Henri de Guise à la papesse Fausta Ière! Ses ouvrages paraissaient d'ailleurs en feuilletons dans le journal de Jaurès... Il ne faut certes pas chercher dans la série des Pardaillan le respect de la vérité historique, mais quelle verve et quelle joie partagée dans le délice de raconter et d'écouter des histoires!