Un joli film français dans lequel on se sent bien. On va d'Argenteuil à Châtillon-Coligny sur les traces d'un fan d'aéropostale qui considère son kayak "comme un avion sans ailes" et qui n'ira jamais plus loin qu'une "buvette" au bord du fleuve. Il quitte provisoirement une épouse radieuse qu'il aime profondément et un travail peu passionnant dans l'informatique. Le voilà parti dans un monde sensuel à la Jean Renoir, poétique, surréaliste à la Gondry, burlesque à la Tati. On rit beaucoup dans ce film tendrement farfelu et on partage les rêves libertaires et arrosés d'une absinthe d'un autre âge des doux utopistes qui peignent en bleu tout ce qu'ils trouvent. Bruno Podalydès succombera aux charmes de l'accorte aubergiste, comme son épouse Sandrine Kiberlain le trompera en prétextant un stage de yoga. Mais le couple sereinement, profondément uni, survivra à ces coups de couteau au contrat. Une semaine de vacance au singulier où l'on rencontre la plantureuse Agnès Jaoui, le fêlé Michel Vuillermoz, l'irascible Pierre Arditi; où l'on entend Moustaki, Bashung. Oui, on se sent bien dans ce film...