C'est sur les conseils de Michel Ciment, le "pape" de la critique cinématographique, que je me suis procuré le dernier tome de L'Histoire de l'art d'Elie Faure: L'art moderne. Pourquoi commencer par la fin? Les trois premiers volumes (L'art antique, L'art médiéval et L'art renaissant, auxquels il faut ajouter L'Esprit des formes) que j'ai rapidement feuilletés en librairie traitaient d'œuvres que je ne connaissais pas suffisamment et j'ai préféré débuter ma lecture par l'ouvrage où il était question, dès les premières pages, d'un de mes peintres favoris: Rubens. Lire des textes intelligents et clairs sur la peinture n'est pas chose courante. Ou bien on tombe sur des analyses techniques qui ne sont pas à la portée de tous, ou au contraire sur des comptes rendus subjectifs sans intérêt, car trop nombrilistes. Ici, Elie Faure, que je n'avais jamais lu auparavant, parvient avec des mots simples mais des phrases amples, à nous faire entrer dans une époque, un pays (Flandre, Hollande, Espagne, Angleterre, France, etc) et même dans le cœur (ou l'âme), en tout cas la vision d'un artiste. Jamais les tableaux ne sont platement décrits; jamais les vies des peintres banalement racontées; leurs tableaux ne sont pas "expliqués" en fonction de tel ou tel événement de leur existence. On est devant un texte fluide qui nous envoûte, qui met en perspective des couleurs, des paysages, des visages.
J'ai fait ensuite quelques recherches sur ce monsieur Faure et j'ai découvert que c'était quelqu'un de bien ... et ça ne gâche rien.
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