mardi 17 septembre 2013

LE MAJORDOME

Certes, c'est un peu appuyé, démonstratif, naïf parfois, long par moments; mais voir évoluer la situation des Noirs américains depuis l'époque terrible de l'esclavage, illustrée par une scène très forte dès le début du film, jusqu'à celle de l'élection d'Obama, redonne confiance dans le genre humain, permet de croire que le progrès est possible. Le film de Lee Daniels touche surtout par sa peinture assez fine des rapports entre un père ancien esclave qui admet la compromission avec les Blancs pour tenter d'offrir à sa famille une vie meilleure et un fils intransigeant, violent, qui pense que pour tout "Nègre" tué, il faut abattre deux individus de la race ennemie. Les deux voies de la lutte finiront par se rejoindre dans un happy end trop "happy" sans doute et surtout trop ouvertement pro-Obama, comme si ce Président marquait la fin de l'Histoire, le triomphe indépassable. Toutes les scènes de conflits familiaux sont parfaitement réussies et on découvre une Oprah Winfrey absolument géniale: elle n'est pas qu'une animatrice de talk-shows... Ces Américains savent vraiment tout faire! On apprend aussi au passage que si Reagan était un homme politique campé sur ses positions racistes quant à l'apartheid en Afrique du Sud, il était également capable de verser en douce, en cachette de Nancy (Jane Fonda tordante!) et par l'intermédiaire de son majordome noir (Forest Whitaker), de l'argent pour les familles pauvres qui s'adressaient à lui.
Le Majordome n'est pas un chef d'œuvre mais un film honnête, fort bien joué: il semble beaucoup plaire au public, nombreux, et des spectateurs applaudissent à la fin de la projection.


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