mercredi 18 décembre 2013

QUAI D'ORSAY



On n'attendait pas Tavernier dans ce registre et on se dit que c'est bien dommage qu'il n'ait pas pu (voulu) réaliser une comédie aussi hilarante que ce Quai d'Orsay, tiré d'une BD que je n'ai pas lue. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas autant amusé au cinéma et la scène du "Stabilo qui peluche" m'a donné un fou-rire inextinguible. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce film, c'est qu'il ne s'embarrasse pas de considérations psychologisantes: on ne sait rien de la vie privée du ministre ou de son chef de cabinet, et de ses multiples conseillers. Ils sont des personnages de cinéma et cela suffit amplement. Seul le rôle interprété par Raphaël Personnaz est plus complexe parce qu'il est celui auquel le spectateur néophyte s'identifie. En dehors de cet unique "être humain", les autres ne sont que des pantins; mais Tavernier ne les méprise pas, ne les regarde pas de sa hauteur condescendante. Il s'en amuse, mais les respecte aussi. Tous ces gens travaillent, mine de rien. Tous ces gens tentent d'œuvrer pour améliorer les choses, même si leurs efforts sont vains ou ridicules. Parfois, après des centaines de brouillons rejetés, refusés, stabilotés, il arrive qu'un Villepin prononce un grand discours à l'ONU, un discours qui sauve l'honneur d'un pays, et nous montre un homme simplement humain. C'est ça le grand art de Tavernier.

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