Un film de 1h36 qui paraît durer 3 heures...
Une situation de départ - transposer les rapports sado-masochistes dans le monde du théâtre entre une comédienne et son metteur en scène est un "pitch" digne d'un court-métrage; de là à en faire un long... - et une situation de fin, prévisible dès le premier quart d'heure. Entre les deux, quelques rares répliques intéressantes, noyées dans un bavardage de quasi-boulevard.
L'un des graves problèmes du dernier film de Polanski (80 ans) est que la pièce dont il est tiré - de David Ives - est de médiocre qualité et que le spectateur a toujours une longueur d'avance sur l'intrigue. Ca tourne en rond, c'est répétitif, peu nouveau dans son propos sur les liens de domination homme-femme.
Autre problème: l'interprétation. Emmanuelle Seigner n'est crédible ni en comédienne cachetonneuse d'une vulgarité surjouée, ni en héroïne de Masoch. On est gêné constamment par cette question qui nous taraude: quand elle joue mal, est-ce volontaire ou non? Amalric s'est fait la tête de Polanski jeune, c'est plutôt une réussite, mais son jeu s'arrête là.
Heureusement, divine surprise: de ce matériau sans grand intérêt, Polanski parvient à en faire parfois quelque chose: quelques éclairs de mise en scène nous confirment qu'il a encore de beaux restes.
Regardez le film jusqu'à la fin: l'avant-dernière scène est la plus grotesque que l'on ait vue depuis longtemps au cinéma. La dernière et le générique final sont d'une platitude indigne du grand Roman.
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