lundi 22 juin 2015

THE SWIMMER

Impeccablement traduit en français par le titre Le Plongeon, The Swimmer est un film de Frank Perry avec Burt Lancaster, tourné en 1966, sorti en 1968.
Autant le dire tout de suite: c'est une merveille à se procurer rapidement en DVD.
Un homme, simplement vêtu d'un maillot de bain qu'il ne quittera pas de tout le film, court dans une forêt de rêve, et surgit tout à coup dans une somptueuse propriété californienne , où il est accueilli par de joyeux fêtards vieillissants et stupides, qui cuvent tout l'alcool qu'ils ont ingurgité la veille au soir, au cours d'une "party" de gens huppés. Visiblement, ils connaissent l'intrus interprété par Lancaster, mais ils ne l'ont pas vu depuis des années, peut-être à cause d'un déclassement social. Il arbore un sourire Colgate trop beau pour être vrai, a des yeux bleus magnifiques, fait jouer ses muscles et répète sans cesse que Lucinda, sa femme, va bien, et que sa fille est en train de jouer au tennis. La caméra plonge dans ses yeux et quand elle en sort, voilà que germe dans l'esprit du personnage l'idée de regagner sa propre villa en suivant la route de toutes les piscines des propriétés qu'il doit traverser avant de parvenir à la sienne. Comme le dit la VO, il veut "swimming home" en empruntant la "Lucinda River". 
Notre nageur va faire des rencontres à chaque piscine, se trouver confronté à des épisodes peu glorieux de son passé et ainsi remonter dans le temps, séduire une jeune fille, discuter avec un petit garçon mais aussi s'enfoncer peu à peu dans l'humiliation, jusqu'à une scène finale tragique qui conservera pourtant tout son mystère à l'histoire du "swimmer".


Le film est considéré comme le 1er jalon de ce que l'on a appelé "le Nouvel Hollywood". Il n'a guère eu de succès, il était pourtant le film préféré de son interprète qui y a sans doute vu une métaphore de sa carrière,  du cinéma en général et de la société américaine de la fin des 60's.

mardi 16 juin 2015

COMME UN AVION


Un joli film français dans lequel on se sent bien. On va d'Argenteuil à Châtillon-Coligny sur les traces d'un fan d'aéropostale qui considère son kayak "comme un avion sans ailes" et qui n'ira jamais plus loin qu'une "buvette" au bord du fleuve. Il quitte provisoirement une épouse radieuse qu'il aime profondément et un travail peu passionnant dans l'informatique.  Le voilà parti dans un monde sensuel à la Jean Renoir, poétique, surréaliste à la Gondry, burlesque à la Tati. On rit beaucoup dans ce film tendrement farfelu et on partage les rêves libertaires et arrosés d'une absinthe d'un autre âge des doux utopistes qui peignent en bleu tout ce qu'ils trouvent. Bruno Podalydès succombera aux charmes de l'accorte aubergiste, comme son épouse Sandrine Kiberlain le trompera en prétextant un stage de yoga. Mais le couple sereinement, profondément uni, survivra à ces coups de couteau au contrat. Une semaine de vacance au singulier où l'on rencontre la plantureuse Agnès Jaoui, le fêlé Michel Vuillermoz, l'irascible Pierre Arditi; où l'on entend Moustaki, Bashung. Oui, on se sent bien dans ce film...